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Nine Eleven - Le Rêve de Cassandre (2012)

Publié par Syl Alba sur 6 Mai 2018, 13:57pm

Catégories : #Albums cultes, #Dossier Nine Eleven

Nine Eleven - Le Rêve de Cassandre (2012)

2012/I For Us

Bien calé au milieu de la discographie de Nine Eleven sur le plan chronologique, Le Rêve de Cassandre est encore une fois une superbe pièce, remarquable sur le plan de la charge émotionnelle. Il ne vous faudra pas plus d'une minute (dont 50 secondes d'intro unplugged) pour vous rendre à l'évidence : on ne peut être que face à un grand disque. La puissance, l'intensité et la subtilité que présente la première partie de "From Haven To Hell" (et donc de l'album) ne laisse aucune place au doute : à moins que l'enregistrement ne se soit déroulé au Mexique, que les zikos aient tous bu l'eau des chiottes avant de rentrer au studio pour la suite de l'enregistrement et que l'ingénieur du son ait fait un AVC en voyant le massacre (il aurait très bien pu en faire un après une écoute répétée de "FHTH", remarquez), la suite va nous cartonner sans autre forme de procès. C'est couru d'avance. Il faut dire que l'on ne prend pas beaucoup de risques avec ce genre de prédiction : à ce stade, Nine Eleven nous a déjà gratifiés de deux skeuds massifs, Use Your Disillusion et un City Of Quartz d'anthologie, sans oublier le EP inaugural, King For A Day, Ghost For A Lifetime (2006), intégré dans Use... sur certaines éditions du premier full length. 

"Ninth Floor" nous confirme ainsi ce que l'on savait déjà, avec cette dualité powerchords/mélodies en octaves et un tempo ralenti pour le bien de tous... Pour le bien de tous... (Hot Fuzz représente pour le cinéma la même chose que Nine Eleven pour la musique à mes yeux, c'est dire son importance). Pourquoi pour le bien de tous, hormis la référence ? Tout simplement parce que les innombrables fulgurances des kings du hardcore européen sonnent comme autant de coups de boutoir et nous laissent rapidement exsangues ; les pauvres grabataires que nous devenons ne cracheront donc pas sur quelques ralentissements ici et là. Toutefois, ce qui confère ce caractère si exceptionnel à certains très grands artistes en général, et à Nine Eleven en particulier, c'est cette faculté à rendre chaque chanson mémorable grâce à un passage précis qui fait instantanément grimper notre cœur de plusieurs étages et nous fait plonger dans une transe qui ne s'arrêtera que pour mieux renaître au titre suivant (titre suivant -"Rose Schneiderman"- qui, pour le coup, démarre directement par ce moment inoubliable).

Nine Eleven possède cette capacité à pondre douze plans magiques à l'heure du café et des croissants, en moins de temps qu'il n'en faut à beaucoup d'autres formations pour accoucher d'un riff potable et organiser une tournée de la ville pour aller le montrer à tout le monde, un sourire béat aux lèvres, avec un peu de bave. Au milieu de tous ces Droopy, les Tourangeaux (Manceaux ? Je ne sais plus trop, je vais me renseigner) font office de Saint-Bernard (bon, après Scoubidou, j'enchaîne les métaphores canines, mais après tout, avec des gars qui ont autant les crocs...) : jamais le temps Droopy-Yeah pour eux, ils ont toujours la petite barrique d'eau-de-vie pour vous requinquer et vous donner un coup de fouet quand vous êtes pris d'un formidable élan d'immobilisme.

Le Rêve de Cassandre, objet du débat ici, regorge également, une nouvelle fois, de ces structures charnues et destructrices, typiques d'un hardcore moshisant, implacable, chauffé à blanc, non dénué néanmoins d'arpèges aussi fugaces que bien sentis ("The Pacific Solution", "I.nside T.he T.rojan"). Pour le reste, c'est essentiellement le côté "J'te prends aux tripes et j'te lâche plus" qui prédomine, une flopée de titres relevant le défi de s'élever au niveau de "From Haven To Hell" dans le domaine : "Starkweather", "Let's Cross The Acheron" (avec sa salve supersonique d'entrée de jeu et sa fin joyeusement lourdingue, qui montre que pour Nine Eleven, manier les changements de style et de rythme n'est qu'un jeu d'enfant, certes surdoué), "Revolution Tonight!" dont la mélodie vous chope et ne vous lâche plus (décidément, c'est une manie, va falloir se calmer, ce sont des vêtements neufs, quand même !), "Dance On Your Ruins Tomorrow".

La grosse demi-heure de fun et de défoulement se clôt par les sept minutes et quelques de "Maison Dieu", parfaite chanson... D'adieu justement, bande-son rêvée d'une scène nous dévoilant par exemple un Titanic des temps modernes en partance pour le Styx (après l'Acheron) et s'éloignant doucement vers des contrées peu accueillantes. Nine Eleven, lui, n'a rien d'un Titanic tant il sait anticiper les écueils et se remettre en question, encore et encore. Nous en aurons certainement très vite le coeur net avec la chronique du pavé suivant, 24 Years. Affaire à suivre donc. Même les meilleures choses ont une fin, d'accord, mais rien n'oblige cette fin à être imminente.

Syl Alba

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