(Chronique initialement parue sur Yargla Webzine en 2007)
Killer Bananas/2005
Que cela fait plaisir quand un cd vous fait vibrer à peine le premier riff balancé et le premier refrain scandé! Sex, Blood and Gore’n Roll, le nouvel effort des français de Banane Metalik, reformé en 2005 et qui ne nous avait pas gratifiés d’un LP depuis 1994 , réussit cette gageure en nous proposant 13 brûlots extrêmement entraînants et vindicatifs sur fond de rage électrique et de textes rentre-dedans. Le punk hardcore du groupe (comment? Ah oui oui, « le gore’n roll », pardon, pardon… Non, pas dans la tête !), qui fleure bon à la fois le sens de la compo léchée des mythiques Shériff et l’irrésistible force de frappe des non moins mythiques Mass Murderers, est distillé avec une énergie communicative et une conviction dans la musique et dans les textes qui, à la fois, force le respect et impose la crédibilité des méchantes bananes. Ici, point de démonstration instrumentale, de grandes envolées guitaristiques ou encore de longues plages ambiantes pour déstabiliser l’auditoire; celui-ci doit savoir à quoi s’attendre, c’est-à-dire une douzaine de parpaings dans la tronche, directs et sans bavure, constitués de lignes mélodiques simples mais entêtantes, de rythmiques carrées et d’un chant possédé crachant, que dis-je, vomissant avec verve et détermination des paroles jouissives, en français pour la plupart, s’attaquant à certains fléaux de notre société comme l’hypocrisie, le star system ou la manipulation, et, inversement, glorifiant l’hédonisme, le libre arbitre, la luxure et, tout simplement, le rock’n roll –arrangé à leur sauce bien sûr… Attention, elle est épicée ! Mention spéciale aux paroles, à la fois intelligentes, contestataires, imagées, subtiles (si, si…) et drôles. Surtout, elles sont parfaitement intelligibles et servent à merveille les salves sonores en accentuant le côté film d’horreur et en donnant à l’auditeur la possibilité de s’approprier les morceaux pour les hurler à tue-tête… Imparables, vous verrez! Cerise sur le gâteau empoisonné, l’utilisation régulière de la wah-wah apporte un groove certain aux compos. Manifestement proche du mouvement psychobilly, dont les représentants se démarquent par un certain esthétisme (Mad Sin, The Meteors), et d’entités comme Punish Yourself, Banane Metalik est également un concept visuel et scénique poussé, déguisements fracassants et litres d’hémoglobine seront donc, n’en doutez pas, au rendez-vous si vous allez les voir live ! Ceci dit, le groupe se consacre en ce moment à la préparation de son nouvel album et d’un dvd qui ne devraient pas manquer de peser leur pesant de cacahuètes ; nul doute qu'ensuite, ils reprendront rapidement le chemin des salles de concert et festivals pour insuffler à nouveau leur chaos scénique...
Vous voilà donc avec les clés en main, ruez-vous sur les sites des Enfants des Ténèbres pour vérifier et étayer mes dires, et faites ensuite… Ce que votre conscience vous dicte !!
Syl Alba (Sacha Disto à l'époque)
L'univers fantasma-gorique de la Banane enragée s'ouvre à vous ici
L'album est écoutable à cet endroit