In Hell - Hostis Ecclesiae (2015)

2015/Autoproduction

Alors que le premier album de la troupe d'Hénin-Beaumont est également mis à l'honneur dans ces pages au moment où vous lirez ces lignes, opérons un petit retour en arrière pour constater de quoi leur black/death était fait au moment de la sortie de cet EP inaugural. Ce qui est immédiatement frappant, hormis une exécution déjà d'excellente facture, c'est le son lui aussi très satisfaisant, qui permet à In Hell à l'époque de disposer d'une belle entrée en matière pour marquer son arrivée sur la scène locale, et à plus grande échelle. Pour ce qui est des compos, leurs instigateurs n'ont pas pris les choses à la légère et ont mis un point d'honneur à soigner chaque aspect des cinq morceaux, qu'il s'agisse des rythmiques, des idées de riff, du placement de la voix ou de la variété des titres. Difficile de s'ennuyer au cours de la grosse vingtaine de minutes que dure Hostis Ecclesiae, tant tout est prévu pour divertir l'amateur de sensations fortes et de chair fraîche.

Sur le plan de la direction musicale, ce qui est valable en 2019 l'était déjà en 2015 : In Hell ne se déplace pas pour un show cirquesque ou pour démontrer sa capacité à ingurgiter des centaines de références de tous les horizons et à les recracher aléatoirement sans se poser de questions. Le mot d'ordre est surtout de tout annihiler sur son chemin, et d'utiliser les armes et les recettes ayant fait leurs preuves pour atteindre ce but ma foi fort louable. Les plans de guitare sont tout bonnement impressionnants et dépèce l'auditoire, déjà mis à mal par une batterie supersonique, tandis que le chant, d'abord principalement criard et typé black, oscille ensuite entre les deux chapelles, à savoir les voix éraillées et les voix plus profondes, plus ancrées dans le death metal. Les rôles sont répartis, et ces dernières portent par exemple l'intégralité de l'impitoyable "My Soul To The Devil", cinquième et dernière piste.

On se rend ainsi compte, à l'écoute de Hostis Ecclesiae, que dès 2015 In Hell est une formation qui a l'intention de frapper un grand coup et de gravir les échelons. Avec désormais l'apport de Satanica Mundi et le soutien de Mystyk Prod, les nordistes devraient continuer à prendre du galon et à gagner du terrain aux quatre coins de la France, et peut-être au-delà... Avec un line-up qui commence à se rôder sérieusement, c'est tout le mal qu'on leur souhaite...

Syl Alba

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