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Albacore

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Appuie sur Lecture : Enjoy The Violence

Publié par Syl Alba sur 25 Décembre 2020, 17:25pm

Catégories : #Albacorpse, #Albacstage

Une bible sortie en 2018, écrite par Sam Guillerand et Jérémie Grima et publiée chez Zone 52 Éditions

Une bible sortie en 2018, écrite par Sam Guillerand et Jérémie Grima et publiée chez Zone 52 Éditions

Alléluia, si je puis m'exprimer ainsi. Il est enfin l'heure de s'attaquer au dossier Enjoy The Violence, aka le stratosphérique bouquin-événement du metal extrême français, le plus important depuis... Euh, désolé, je ne vois pas d'autres ouvrages ayant par le passé posé des jalons suffisamment marquants et procuré des données si exhaustives, même si, entendons-nous bien, « la scène » a bien sûr été étoffée d'une certaine quantité de sorties précieuses. Seulement, aucune anthologie si généreusement documentée et bénéficiant d'autant de témoignages d'acteurs et d'activistes n'avait vu le jour auparavant. Des bios, des recueils, oui, dont une partie était déjà l'oeuvre de Sam Guillerand ou Jérémie Grima (Trace Ecrite, Explosions Textiles, Metal Bunker pour ceux centrés sur le microcosme hexagonal). Ceci dit, je suis peut-être passé à côté d'opuscules fondateurs, vu mon jeune âge, hum (on a le droit de se bercer d'illusions). Non, malheureusement, même si ma découverte du metal n'a pas été spécialement précoce, notamment comparé aux auteurs, je suis immergé dans ces bruyants sables mouvants depuis 25 ans et j'aurais sans peine été alerté d'un coup d'éclat littéraire franchouillard depuis le temps. Ce dernier point aura au moins le mérite de me permettre d'embrayer sur le public potentiel de Enjoy The Violence (qui devrait être déclaré d'utilité métallique publique et être lu de 6 à 666 ans bien sûr) : pour ma part, je fais partie de la « génération sacrilège » qui a biberonné aux albums iconoclastes, aux virages stylistiques et, il faut bien le dire, à ce qui s'apparentait parfois à des dénis de vocations brutales initiales. Ce qui pour moi était une norme (je suis entré dans le death grâce aux growls de Swansong –  « Bouh, sortez-le ! » – et Sick est l'un de mes disques préférés –  « Rebouh, refaites-le entrer, et ressortez-le après ! » ) était vécu comme une hérésie pour la première vague de fans d'extrême, tout du moins pour une bonne partie d'entre eux. C'est vrai, on leur avait volé ce beau bébé tout poilu, visqueux, baveux, agressif et braillard que néanmoins tous voyaient comme le messie. Rendons à César ce qui lui appartient : au vu de la qualité de ces disques inauguraux, de l'atmosphère malsaine et suffocante qui s'en dégageait et de l'impact que toutes ces formations des quatre coins du monde (avec des bastions comme la Suède, l'Angleterre, les Etats-Unis, l'Allemagne ou l'Amérique du Sud) ont pu avoir à l'époque (fin des années 80/début des nineties) sur l'échiquier international, les hordes de soldats du death et du thrash ayant fait vœu d'allégeance dès la première heure avaient toutes les raisons de voir d'un mauvais œil les velléites de changement des pontes du genre. Ce thème fait ainsi l'objet de questions récurrentes tout au long de l'anthologie (car ce qui s'est produit tout autour du globe n'a bien sûr pas épargné la France), et il sera inutile d'ajouter que les réactions glanées au fil des interviews s'avèrent extrêmement intéressantes. C'est une des constantes du livre, qu'il s'agisse de ce sujet ou des autres (raisons de l'attrait pour le metal, puis pour le metal extrême, naissance des groupes, conditions de répétition, de tournées éventuelles, état de la scène française, à l'époque et au moment de l'interview avec le recul, évolution des formations, dissensions, relations avec les zikos et activistes internationaux, tape-trading, j'en passe et pas des moindres) : les entrevues et les échanges mettent en avant autant de personnalités différentes que d'interlocuteurs. La quasi-unanimité autour de la nostalgie de la Grande Époque mise à part, le spectre des émotions est très large et les impressions, réactions et sentiments après coup varient énormément, selon que l'on soit dans le regret, la déception, la rancœur ou l'amertume, ou plutôt dans la fierté de ce qui a été accompli ou dans la volonté claire et nette de passer à autre chose et de se concentrer sur le présent et l'avenir. Vous remarquerez que j'ai éludé le round d'observation et n'ai pas pris le temps de vous présenter le projet de base du duo touche-à-tout... Plusieurs raisons à cela : tout d'abord, vous avez certainement entamé la lecture de cette chronique en solide connaissance de cause ; ensuite, cet article n'est que la première pierre d'un dossier global autour de ce recueil gonflé à bloc, dévoilé quotidiennement sur le principe du calendrier de l'Avent (inversé, puisqu'on démarre les réjouissances à Noël) ; pour finir, je m'astreins à des posts plus courts désormais, pour le bien de tous (le bien de tous). Pour enfoncer le clou, Nasty Samy est un des résidents d'Albacore, terre d'accueil des stakhanovistes de l'underground, et Jérémie Grima a lui aussi déjà été présenté (chroniques de The Black Noodle Project) et le sera encore très prochainement pour d'autres ouvrages littéraires et autres joyeusetés. Quoi qu'il en soit, il me sera de toute façon impossible d'être aussi concis que pour la review d'une torpille de thrashcore de vingt minutes à tout casser (et ce même si ce dernier qualificatif résume bien la musique qu'elle contient). Mais je vais faire un effort. Sachez ainsi, pour l'essentiel, que le plaisir à découvrir chacune des interviews s'avère proportionnel au temps passé par les deux protagonistes à les préparer, à les planifier, à les organiser puis à en rendre compte : bref, aux centaines d'heures consacrées à l'élaboration de cette pierre angulaire du metal (français, mais tout court aussi). Si certains esprits chagrins étaient tentés de réduire cette initiative et le public potentiel à une sphère franco-française, il faudrait leur rappeler le statut culte sur l'échelle internationale de bon nombre de formations mentionnées dans ces pages, la singularité de la plupart d'entre elles (une espèce de French touch grâce à laquelle certaines lacunes et certains retards sur le plan du professionnalisme étaient parfois gommés) et plus généralement l'immense intérêt qu'il y a de posséder de telles archives pour la mémoire commune (à ce titre, espérons que le livre sera disponible un jour pour les lecteurs non francophones). Même si notre pays n'a jamais forcément tenu les premiers rôles dans le domaine (ce qui en 2020 peut d'ailleurs être relativisé tant le nombre de groupes brillants et structurés est élevé), le metal n'est pas une compétition et tout véritable amateur de genres extrêmes souterrains se doit de s'intéresser à ses ramifications, à ces innombrables scènes qui font LA scène... Ici, les intervenants sont les premiers à parler d'un retard à l'allumage national au niveau culturel, mais d'un autre côté les notions de motivation, de progression et (parfois) d'ambition, régulièrement mises en avant, montrent à quel point les choses pouvaient changer et évoluer dans le bon sens malgré tout. Concernant les tenants et les aboutissants, notamment sur cette question, je m'en tiendrai là, mais au final vous savez comme moi qu'une partie de ces acteurs, de ces pionniers (je ne suis pas rompu à l'écriture inclusive mais je n'oublie pas la gente féminine et des légendes comme Witches, doublement pionnières puisque Sibylle Colin-Tocquaine et ses ouailles ont sans aucun doute montré la voie et inspiré des vocations à beaucoup de filles, de même que chaque musicienne metal à l'époque !) sont toujours dans la place en 2020, peut-être plus forts que jamais (nouveaux albums de Loudblast, Witches, SUP l'an dernier, 30 ans de No Return et de Misanthrope célébrés en grandes pompes, etc). La passion ne se dément pas et montre à quel point Enjoy The Violence se devait d'exister, comme un hommage à tous ceux qui ont importé ce mouvement en France et l'ont fait se développer, donnant la possibilité aux nouvelles générations de performer et d'être reconnues mondialement. Je ne vous ai pas encore parlé des femmes et des hommes de l'ombre, mais je viens de décider de proposer cet article en deux parties (un pour démarrer le dossier, un autre pour le clore), le propos étant trop volumineux, même si on fait de son mieux pour être très synthétique. Les bases sont néanmoins posées, et vous allez pouvoir suivre cette petite série jusqu'à la fin de l'année et tout au long du mois de janvier. Quant à la conclusion au sujet de ce livre majestueux, rendez-vous dans un petit mois pour l'épilogue. Si cet ultime article se montre à la hauteur de son sujet, cet épilogue devrait s'apparenter à une apothéose. C'est en tous cas ce que méritent les deux initiateurs d'un projet qui depuis deux ans ravit une multitude de fans de violence musicale, supporters de la première heure qui eux aussi tiennent cette scène à bout de bras. 

À suivre ! 

Syl Alba

Un teaser qui présente parfaitement les forces en présence et fait monter la température pour les fans qui attendent de lire la bête

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