2006/Autoproduction
(Review initialement parue sur Yargla Webzine à l’époque de la sortie de l'album)
Etant donné l’étendue de l’interview qui complète cette chronique, je vais tâcher d’être concis à propos de cette oeuvre qu’est Intersections.Sachez simplement que si vous êtes mélomane, vous risquez d’adorer cette odyssée versatile, éclectique et extrêmement riche, et que si, en plus, vous êtes cinéphile, Elvin Road va tout simplement vous passionner et vous impressionner. Sans me positionner de quelque côté que ce soit, si ce n’est de celui de l’objectivité, force est de constater que la musique d’Antoine est très inspirée et novatrice, ses influences ayant été finement assimilées, pour un résultat apportant réellement de nouvelles pistes, au propre comme au figuré. Des parties les plus calmes, planantes, oniriques, aux passages les plus pêchus et rentre-dedans, avec, au milieu de tout cela, des plans mid-tempo très entraînants, rien n’est laissé au hasard ni négligé, et la musique d’Elvin Road représente un superbe produit fini à l’esthétique soignée mêlant grand éclectisme musical et B.O. de films potentiellement plus divers les uns que les autres. L’accroche: « When rock and films fuck together »… Le résultat: mission accomplie! Et brillamment avec ça. Cerise sur le gâteau, les moyens mis en place ont été à la hauteur des ambitions artistiques d’Antoine, les musiciens sollicités très compétents, la production clinquante. On l’a déjà dit dans le compte-rendu de l’entrevue mais c’est sympa de le rappeler: vous serez heureux d’apprendre -cela va même faire frémir les plus métalliques d’entre vous- que les parties les plus saturées ont été réalisées avec l’aide d’un ami légendaire nommé Mesa Boogie. Attendez-vous à du lourd, donc. Mis à part cet aspect, intéressant mais réducteur, d’Intersections, sachez également qu’il n’y a pas de paroles et de toutes façons très peu de chant (mais c’est très réussi quand on en entend!) L’auditeur est placé au centre de l’expérience et c’est à lui de se construire son propre univers par rapport à ce qu’il entend, c’est-à-dire une succession envoûtante de plages au cours desquelles guitares et claviers prennent le pouvoir à tour de rôle pour exprimer divers sentiments, très énergiquement ou de façon plus posée voire mélancolique; on imagine tout à fait l’évolution d’un film avec du suspens, des drames, un dénouement…
Voilà! Il ne vous reste plus qu’à foncer emprunter la route d’Elvin, sans oublier de lire le compte-rendu de la rencontre avec Antoine…
Procurez-vous -en cd ou numériquement- cet album, vous ne le regretterez pas!
Syl Alba (Sacha Disto à l'époque de Yargla)
Elvin Road en 2018, c’est ici