Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Albacore

Albacore

Metal et autres genres gravitant dans les sphères voisines .......... Chroniques (nouveautés, albums récents, disques cultes) .......... Interviews .......... Tops .......... Humour à la con .......... Pour tout savoir et tout découvrir en temps réel, suivez Syl Alba sur Facebook


Badinterview Ssanahtes (2018)

Publié par Syl Alba sur 17 Juillet 2018, 10:46am

Catégories : #Dossier Ssanahtes, #Badinterviews

Badinterview Ssanahtes (2018)

Salut à vous, ô pourvoyeurs de ritournelles malsaines ! Tout d'abord, pour rester dans l'idée de mystère et d'obscurité, quelle est l'origine de votre nom ? C'est un néologisme ? On pourrait penser qu'il a un rapport avec Satan, mais on pourrait également avoir totalement tort !

 

Fabien : Salut Syl, d’abord merci pour ton interview et tes chroniques ! Notre nom fut trouvé par Franck & Thomas (ex-guitariste et compositeur) lors d’une soirée enfumée sur Google Trad, Sethanas est le roumain de Satan, étonnant, non ? Mis à l’envers ça donne Sanahtes, nous avons rajouté deux S au début pour être edgys.

 

Franck : C'était pas déjà pris, on a rajouté SS parce qu'on est des grands débiles fans de Slayer et qu'un peu de cryptonazisme ça nous fait rire. Mais bon ça c'est juste mon humour merdique, on fait du métal donc nous ne sommes jamais à l'abri de la beauferie. C'est triste pour des mecs de gauche …

 

Mathias : Pas du tout, « Mec bourré » en Braille.

 

Miguel : C’est une référence à Salamèche, le starter feu de la première génération Pokémon. Il est brûlant et son dernier stade Dracaufeu rappelle les enfers car il crache du feu et il possède deux cornes comme satan.

 

Pourquoi donc pratiquer une musique aussi noire ? Ce sont vos influences musicales qui se rejoignent, l'atmosphère de vos vies respectives qui s'y prête (j'ai lu une ou allusion ou deux dans ce sens sur votre page Facebook ou Bandcamp, mais le second degré n'est peut-être pas loin) ou au contraire, comme pour beaucoup de métalleux, vous avez juste trouvé un terrain d'expression pour vos émotions les plus sombres alors même que vous êtes des joyeux drilles dans la vie ?
Par ailleurs, ne fait-il pas un peu trop beau à Bordeaux pour pratiquer ce genre de musique ? Nous, on est du nord, on a des excuses, mais vous ?

 

Mathias : Je suis Normand, et je t’assure que je n’ai jamais vu un temps aussi à chier que depuis que je suis à Bordeaux, c’est un calvaire !

Je pense que dans l’ensemble on est des gars « stables » et plutôt portés sur la déconne !

Personnellement Ssanahtes me permet d’exprimer mes névroses et mes comportements socialement « déviants » ou « inappropriés », la colère que je garde en moi, la haine des autres, du monde qui nous entoure, ainsi que le rejet des normes sociales que l’on m’impose et que je suis obligé de suivre au quotidien…

 

Fabien : Pour le beau temps ne venez pas à Bordeaux, il y pleut plus qu’à Paris.

Le but était de pratiquer une musique lourde à la base, nous avons évolué et nos vies se sont mélangées à notre musique, mes paroles parlent de ma vie, la seule chose que je peux prétendre connaître.

 

Miguel : À Bordeaux il fait beau en ce moment, c’est l’été, mais le caractère introverti, stressé, malpoli et de plus en plus gentrifié d’une plus en plus grande partie de la population locale crée un bon terreau à la scène métal du sud-ouest. Personnellement je comprends, mais tu te prends trop la tête c’est plus simple que ça. Il ne faut pas nous en vouloir, du bourrin, la majeure partie de nous ne sait faire que ça (je ne citerai pas de noms).

 

Franck : On aime se plaindre. De nos vies merdiques ou de nos ex, ou de types qui ont fait du mal à tes potes, de l'absurdité de putain de merde. De pas avancer dans la vie. Problèmes de ptits cons de millenials. Et toi ça va ?

 

Dès le premier EP, on sent qu'on n'a pas affaire à des novices, avez-vous des expériences diverses dans d'autres groupes ?



 

Mathias : Yep, musicien depuis que j’ai 7 ans, j’ai fait divers orchestres en tant que saxophoniste, à 18 ans j’ai découvert les powerchords alors j’ai monté un groupe de punk hardcore sans réellement savoir faire de la guitare (The Rabat’s), ensuite bref passage dans les Poseurs, guitariste-chanteur pour Speed-Freaks, et chanteur pour Astro Hombre (et surement d’autre conneries que j’ai oubliées). Et donc si tu as bien suivi, en effet je ne faisais pas de basse avant Ssanahtes et c’est de la musique que je n’ai que rarement écoutée ou jouée.

 

Fabien : J’ai joué dans Mutilate The Stillborn (Deathcore) et j’organise des dates depuis 10 ans.

 

Franck : Alors, oui, on a tous eu des groupes avant, certains dont on taira le nom d'ailleurs parce que le lycée ça compte pas ok.

 

Miguel : Je ne comprends pas ce que tu entends par novice, je n’étais pas là sur le premier EP. En ce moment j’évolue dans Zazur (Rock prog, alt), à l’époque j’avais Iris Von Gul (rock electro), et Qaä (prog rock, drone) avec lesquels j’ai fait mes premiers pas en temps que musicien "confirmé", tu peux tout trouver sur Bandcamp.

Vos pochettes sont très réussies, quelle est la genèse de leur conception ? Avez-vous des idées pour la prochaine ?

 

Fabien : Pour le premier EP nous avons fait appel à Jeff car nous adorons son travail, il avait nos morceaux, nous lui avons laissé carte blanche. Pour le second nous avons rencontré Chris via Dylan notre ex-batteur, j’ai découvert son taf, l’ait présenté à Franck et Thomas (Chanteur de Baculum) pour qu’il réalise l’artwork de notre split album, qui était le projet base, Franck et Thomas lui ont demandé d’illustrer cette phrase « libéré de toutes prisons pour ne rien changer », ce qu’il a interprété comme un « dialogue » entre une reine fourmi et Pluton. Le Pluton est repris de Franz Von Stück, peintre art nouveau autrichien, cette pochette est très riche symboliquement !

 

Franck : Cependant nous cherchons désormais un artiste avec qui collaborer durablement et revoir notre univers visuel, ce qui sera bien sûr partie des prochaines sorties.

 

Fabien : Nous avons des idées de collaborations, mais pas d’idée arrêtée non plus, à titre personnel je ne vois pas l’intérêt de trop aiguiller un artiste pour une commande, si tu viens le voir c’est car tu ne sais pas illustrer, mettre en image, présenter, créer une identité visuelle cohérente pour ton projet. C’est un métier, personne n’irait remettre en question les réparations faites sur sa voiture par son garagiste non ?

 

Mathias : On en discute de plus en plus, on a quelques artistes en tête, on discute de différents concepts, on ne s’interdit rien …et c’est tout ce que tu auras car on ne préfère pas donner trop d’informations sur le futur, mais il y aura du contenu ne t’inquiète pas.

 

Quels sont les objectifs du groupe sur le court et le long termes ?



 

Fabien : Composer, sortir des albums et tourner, la boucle habituelle.

 

Mathias : Sortir des disques, se faire plaisir sur la route et faire ça aussi longtemps qu’on le pourra, On est tous très réalistes sur la condition des musiciens, on essaye tous de développer des activités à côté, faire ce qu’on peut le temps qu’on pourra.

 

Franck : Après quelques petites séries de date en Espagne et en France, nous nous concentrons sur l'écriture de nouveaux morceaux. Ca fait déjà plus d'un an que nous jouons cet album, il est temps d'étoffer notre set. Attendez-vous à du nouveau en live très vite. 
Sur le plus long terme, nous réfléchissons à sortir des EP plus courts, quelques morceaux plus expéditifs, puis peut être revenir sur des morceaux de 10 minutes le temps d'un album. Nous avons déjà beaucoup de nouvelles choses en démo pour choisir ce que nous ferons dans un futur proche. Nous voulons aussi composer plus souvent ensemble en salle de répète, où nous avons les moyens d'enregistrer désormais.

Badinterview Ssanahtes (2018)

(from PikView)

 

Le style pratiqué, bien que très propre au groupe et à la croisée des genres, est-il clairement établi et inamovible ou allez-vous encore chercher à évoluer sur ce plan ?

 

Fabien : Je ne vois pas l’intérêt de sortir deux fois le même album, si nous devons exprimer différemment, nous exprimerons différemment.

 

Franck : Notre style est voué à évoluer, les prochaines compos introduiront de nouveaux timbres plus indus, mais pas seulement. Peut-être même qu'un jour nous ne serons même plus un groupe de metal, qui sait ?

 

Fabien : Clairement, pourquoi pas un virage à 180° façon Ulver ? Du moment que tu restes intègre, c’est le principal.

 

Mathias : Nous n’avons aucune limite dans la création artistique, on ne s’interdit rien. On vient tous d’univers différents, on essaye de produire des choses en fils tendus, certaines choses irons dans Ssanahtes, d’autres seront probablement des B-sides, ou utilisés pour d’autres choses… on parle de faire un album 5 titres où chacun choisit un morceau dans n’importe quel style musical et de le façonner a notre manière. Peut-être qu’on le gardera pour nous, peut être le mettra-t-on sur Bandcamp, on parle vraiment de beaucoup de choses et rien n’est figé. En revanche la constante dans ce groupe et de toujours vouloir évoluer, nous ne sommes jamais satisfaits, nous allons toujours chercher le petit truc qui ne va pas, et c’est agréable de travailler avec des gens exigeants parce qu’on ne restera pas figé ! Le 1er album était à peine sorti qu’on parlait déjà du second, tu vois il y a un mécanisme ininterrompu qui nous force à continuellement aller de l’avant.

 

Miguel : On ne se « dit » pas ce qu’on fait, personnellement je hais l’idée de me projeter dans un style musical dans ma pratique, pire encore, me projeter dans les attentes virtuelles d’un public que l’on n’a manifestement pas encore conquis. Conquis ou pas d’ailleurs. C’est une question qui est toujours à raisonner pragmatiquement, on joue ce qu’on sait faire, et ensuite ce qu’on aime parmi ce qu’on sait faire. Si c’était l’inverse on serait déjà au Zénith !

 

Certains d'entre vous ont-ils des projets parallèles, ou des velléités dans ce sens ?

 

Mathias : Depuis quelque temps je fais de la musique en solo, entre musique ambiante et Horror Wave 80’s que je refourgue a des youtubeurs ou que je garde pour des albums solo, j’aimerais avoir un rythme de sortie régulier, puisque basiquement je me contente de fumer des pilons et de m’amuser avec un clavier midi et des harmonies artificielles avec mes grattes. Je n’ai aucune pression sur ce projet, je n’en ferai jamais de la scène, c’est juste un passe-temps amusant donc ça avance vite.

 

Fabien : Miguel joue dans Zazur, un groupe de rock progressif, Nico joue dans Exocrine (2ème lien ici), un groupe de tech death.

 

Franck : je joue dans Baculum, et Eyora.

 

Miguel : Dixit question sur les expériences dans d'autres groupes. Je suis en train aussi de monter une chaîne youtube autour de la batterie. Un projet musical n’est pas forcément un projet « artistique », Nicolas et moi sommes professeurs indépendants de guitare et de batterie par exemple.

 

Bordeaux est un sacré creuset, non ? Outre les formations que vous allez éventuellement nous présenter dans un Top Teignes, quelle serait celle à côté de laquelle on aurait vraiment tort de passer en ce moment en terre girondine ?



 

Fabien : Il y en a tellement, mais à chaque fois tu retrouves des têtes bien « connues » qui ratissent et occupent la scène depuis longtemps ! Déjà vous devez écouter Ulrich, Poumon, PAST, Null Split, Meüte, Solitone, Berserkers, Des Astres, Videodrome, Daisy Mortem, Vegan Piranha, Dalla$ & Cheaap ! Tous ces groupes contiennent un ou plusieurs potes en commun, il y a de tout : tech death, hardcore, synth-punk, trip-hop… C’est la famille ! Après j’ai beaucoup aimé le dernier EP de Shock (hardcore 80 avec des Monarch), Gäsmask Terror, le premier album de Spectrale m’a vraiment surpris, TH Da Freak (slacker rock avec deux jumeaux dedans est une bonne surprise récente en solo comme en groupe, j’ai beaucoup aimé Naatlo Sutila (noise-hardcore) sur scène…

 

Ssanahtes en concert, ce doit être un moment … Cathartique, je dirais, à la fois pour vous et pour le public… Quel regard portez-vous sur vos performances ? Quel but cherchez-vous à atteindre ? Quels endroits, en France ou ailleurs, vous ont particulièrement marqués ?

 

Mathias : Nos lives sont très éprouvants pour moi, je ne me soucie pas vraiment de ce qui se passe autour, c’est une introspection brutale et sans concession, j’ai besoin de sortir mes névroses quand je joue, du coup c’est vrai que je prends rarement le temps de regarder les groupes qui jouent après nous, ou même de parler aux gens. Je fais de la musique d’une manière extrêmement égoïste donc je ne peux pas savoir ce que les gens pensent de nos lives ou même de notre album et à vrai dire je m’en fous, s'il y en a qui aiment c’est cool, et s'il y en a qui n’aiment pas c’est tout aussi cool.

Mon meilleur souvenir ça a été la 1ère tournée en Espagne qui étaient aussi mes premières dates avec le groupe, car je suis rentré dans Ssanahtes 3 mois avant cette série de concerts, donc il y avait le plaisir de jouer hors France, découvrir les gars du groupe dans un autre contexte que les répètes et les soirées ! Il y a eu les galères, les moments gênants, les moments d’euphorie, la route… Putains de gros souvenirs !

 

Fabien : Je ne cherche pas de but particulier à atteindre, jouer est déjà une satisfaction et un luxe que bien peu de personnes peuvent se permettre. En France comme en Espagne j’ai adoré chaque lieu où j’ai joué, tourner hors de Bordeaux est un rêve, chaque salle, bar, squat qui m’accueille m’aide à réaliser ce rêve qui est spécial pour moi… La Comédia Montreuil, la Cave à Rock, Le Zinc, le Marquis de Sade, le Bar’hic, le Void, le Chicho, l’iBoat, l’Orbeko Etxea, Le Kfé Olè (ça ne s’invente pas), Baix Terra, les Estudios Rock & Pop (pareil)… chacun de ces lieux est top ! Et il y en a beaucoup d’autres où nous jouerons, mais j’ai une préférence pour les petites salles et les squats ! La Comedia Michelet à Montreuil fut une des mes plus belles découvertes !

 

Franck : C'est le but de notre musique, oui. On essaie donc d'être aussi intenses que notre aisance nous le permet. Ca dépend beaucoup des salles, de la réponse du public… Y'en a qui adorent, d'autres qui se demandent ce qu'ils foutent là... Ben ouais gros ce n’est pas du trve black ou du djent ou... j’sais pas putain lâche-moi. 
Le but ? Que ça reste interprétable et que des gens s'y reconnaissent comme je me suis reconnu en d'autres groupes, ça aide à se sentir moins seul.

 

Miguel : Sur Bordeaux on a fait des scènes très moyennes dernièrement, on est meilleurs en tournée, tu devrais pas te faire des idées sur ce qu’on vaut sans nous avoir vus ). Nous cherchons à faire bien sûr le plus de concerts possible avec des conditions toujours meilleures, avec la meilleure réception. Cela n’engage que moi mais j’ai adoré les loges ainsi que les chiottes du 3 pièces à Rouen, lourde dédicace à Finkielkraut.

 

Merci beaucoup à vous ! Continuez à nous tourmenter, on arrive à tenir le coup pour l'instant ! Je vous laisse le mot de la fin : conclusion, carte blanche, lettre ouverte... Comme disait Zack : Freeeeedooooom ! (A ne pas lire « Free Doom », quoique ça pourrait être une bonne définition de votre univers !)… Bonne route !

 

Franck : Arrêtez d'être à chier les uns avec les autres.

 

Fabien: Smogo, il a raison.

 

Mathias : VENI VIDI MEJEJ – Mejejus Maximus Février 2018

 

Miguel : T’es un marrant toi en fait. Tu sais des comme ça on en a à la pelle, du rondoudoom à la place Vendoom en passant par Mamadoom, ou encore sauce aigre-doom. [Hummm, des clients, c'est bon ça]

 

Pour entendre de quoi les bougres sont capables, c'est ici

 

(Pour terminer, avant de vous proposer d'aller découvrir les Top Teignes de Fabien ici et , je vous offre celui de Miguel, non moins édifiant, dans un style différent !)

 

1. Le chant des oiseaux (ça détend).
2. Le bruit des portes qui se ferment (ça veut dire « Bon débarras »).
3. Le silence (best album ever quand t’es un vrai zicos).
4. Les applaudissements de ton public (ça veut dire que t’as pas fait trop de la merde cette fois-ci, ça va encore).
5. Le cri des pokémons sur console (madeleine de Proust).
6. La chasse d’eau (ça veut dire que t’es plus bulldog).
7. Le réveil-matin (ça veut dire que t’es pas mort cette nuit, le lit est l’endroit où les gens meurent le plus au monde).
8. La voix de Jean-Pierre Coffe. (PAM ! CO****** !).
9. Lol. (ça veut dire quand j’en ai rien à branler).
10. Lol. (ça veut dire au revoir).

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents