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The Witch - Lost At Sea (2018)

Publié par Syl Alba sur 8 Juillet 2018, 19:09pm

Catégories : #Dossier The Witch, #Missives Skeuds

The Witch - Lost At Sea (2018)

Mon premier contact avec l'univers de The Witch, outre la découverte du superbe visuel de Lost At Sea, c'est avec le clip de « Hopeless Odds » qu'il a eu lieu. Faites l'expérience : au bout de quelques secondes, Ite missa est, comme disait Jules. Et il avait d'ailleurs coutume de rajouter, Docs coquées méphili (« Tu vas prendre mon 46.5 -avant JC- dans l'cul si tu continues à m'tenir tête, sacripant ! »)

Mais je sens qu'on s'éloigne.

 

« Hopeless Odds », donc. Tu le sens, ce parfum d'agression à la fois auditive et oculaire qui fleure bon le cultissime Best of Trash des 90's ? Ce côté foncièrement enragé et engagé qu'on retrouvait dans « N.W.O. », « Refuse/Resist » et autre « Age Of Panic » ? Avec une technicité de pointe, qui ne nous quittera pas un seul instant tout au long de Lost At Sea, ce morceau de choix nous assoit, nous assomme, nous assassine, en somme. Et donne le ton d'un skeud qu'il ne servira à rien de ranger dans votre étagère pléthorique tant vous ressentirez le besoin de le ressortir régulièrement pour mieux en apprécier toute la richesse. Oui, je sais, j'ai repris le vouvoiement. C'est que l'heure est grave, et je ne veux pas tout gâcher pour une sombre histoire de familiarités indélicates. Les Douaisiens ont besoin que vous adhériez en masse. Excusez-moi, je corrige. La masse a besoin d'adhérer à la musique des Douaisiens. You need this, meck (avec un « k » pour faire américain). D'ailleurs, en parlant de nos cousins d'Outre-Atlantique, aucun indice ne permet de situer l'origine de The Witch, tant dans le son que dans les compos et (encore moins) dans l'interprétation. La nationalité n'est de toute façon jamais gage de qualité, mais certains sont quand même mieux lotis, de manière générale, en termes de production par exemple. L'inspiration, quant à elle, est universelle, et pour le coup des petits Frenchies volent ici la vedette à leurs homologues internationaux, avec panache.

 

Les nordistes se définissent comme pratiquant du « métal rock extrême », ce qui s'avère extrêmement… Intriguant lorsque le premier titre de Lost At Sea, « Afligido », se dévoile pour notre plus grand plaisir. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que l'aspect extrême, pas de souci à ce sujet, on se le prend bien dans la tronche d'entrée de jeu, avec une énormissime gueulante de Djul soutenue par une musique au diapason, parfaitement incisive. On nourrit donc rapidement une certaine curiosité, qui n'aura pas le temps de se muer en impatience, le propos de The Witch et d' « Afligido » s'adoucissant considérablement sur la deuxième partie de ce dernier, donnant une idée plus précise de ce que peut signifier l'étiquette « rock » ici.

 

Vélocité, précision, enchaînement des structures, riffs tous plus judicieux les uns que les autres, harmoniques à foison, la musique de The Witch relève du metalcore « intelligent » qui à la fois bastonne à mort et se pare de plusieurs atours en se nourrissant d'une multitude de styles et d'influences. Djul, pourvoyeur d'idées en chef (musique, artwork, vidéo, infatigable le bonhomme, très prolifique surtout), module sa voix avec une grande facilité, passant des percutants hurlements menant de front les attaques sans pitié à des duplantièrismes accompagnant les passages plus atmosphériques, pour mieux revenir à la bestialité qui saura tourmenter vos soirées les plus douces ou au contraire se lancer dans un registre foncièrement rock, pour le superbe « Not Enough Space To Land » par exemple, une pièce dotée d'un solo ravageur et franchement ébouriffant. The Witch sait honorer la musique d'Elvis en remettant son feeling au goût du jour, mais n'oublie pas de l'associer à celle des Azagthoth, Friedman, Kisser ou Darrell, et force est de constater que ça produit son petit effet.

 

Si vous aimez headbanguer pendant trois quarts d'heure d'affilée, tourner la tête de gauche à droite de façon lancinante avec les yeux fermés pour souligner les passages les plus groovy, faire au contraire non pas les gros yeux mais les « grands yeux », en pointant l'index vers le ciel, et faire remarquer à l'assistance l'ingéniosité et le côté novateur de ce qu'elle et vous êtes en train de découvrir, ce disque est fait pour vous. Ces futurs chefs de file (c'est tout ce qu'on leur souhaite !) du métal moderne hexagonal nous ont en effet livré un bon gros pavé dont les effets devraient encore s'avérer retentissants dans quelques années. Les trouvailles sont trop nombreuses et la mise en place trop implacables pour laisser de marbre le public métal de France (ou d'ailleurs, d'ailleurs) (ah tiens c'est marrant ça) et ne pas appeler d'autres albums tout aussi réussis (« groundbreaking », qu'y disent chez les Britons). Alors pourquoi pas rêver (dans le sens d'espérer fortement plus qu'appeler un miracle, vu la faisabilité du projet) d'une carrière à la Gojira, cité précédemment, ou d'un Gorod (on entend même du funk sur « I'll Eat You Alive Anyway », comme les Bordelais en placent parfois dans leurs compos, c'est un signe). The Witch étant un groupe qui se bouge (quand je les ai rencontrés, ils partaient aux Pays-Bas le soir-même, pour faire deux ou trois dates les jours suivants), l'épidémie peut largement se propager en dehors de nos frontières. On encourage donc fermement tout fan de musique puissante, variée, inspirée, éclectique, agressive, groovy et majestueuse (ce « Mud Drinking » pour clôre le skeud !) qui ne possèderait pas encore Lost At Sea (ou qui n'est pas encore possédé par ce disque) à se lancer de toute urgence et sans relâche dans une véritable chasse à la sorcière !

 

Syl Alba

 

On plonge la tête la première dans leur chaudron rempli d'ingrédients maléfiques ici 

 

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