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Covenant - Nexus Polaris (1998)

Publié par Syl Alba sur 11 Février 2019, 19:18pm

Catégories : #Albhatröss, #Classick

Covenant - Nexus Polaris (1998)

1998/Nuclear Blast

 

 

Selon toute probabilité, parler de Nexus Polaris et faire émerger ses souvenirs à son sujet ne relève pas de la gageure. Cette magnifique pièce de 1998 est en effet tellement riche, tellement bluffante, tellement époustouflante, et elle avait tellement marqué les esprits dans le microcosme à l'époque (oui, ne nous leurrons pas, pas de Quotidien ou de Yann Barthes en ces temps reculés pour consacrer une plage horaire à ces énergumènes et pour les introduire au -très- grand public, même en mode foutage de gueule) qu'il suffira d'énumérer les atouts de ce deuxième album et de cette équipe de dégénérés loufoques scandaleusement talentueux pour ressortir avec un pamphlet généreux et dithyrambique. La seule, l'unique difficulté était simplement que l'idée nous traverse l'esprit. "Il suffira d'une étincelle", comme disait le prophète.

 
Que contient donc ce disque de black iconoclaste, grandiloquent et démesuré pour susciter un tel engouement ? Eh bien, pour faire court : la réponse est dans la question. La folie et la grâce de ces huit odes inspirées (euphémisme) et délirantes n'ont d'égales que l'inventivité et la maîtrise de leurs créateurs, qui avaient manifestement des tonnes de notes dont ils souhaitaient se débarrasser ainsi que des tas de névroses à apaiser en nous faisant la bonté de les partager avec nous.
 
Dès que résonnent le premier arpège de "Sulphur Feast" et la voix de goule facétieuse et schizophrène de Nagash, membre fondateur avec Blackheart (un pseudonyme si vous voulez mon avis), toute forme de résistance est inutile : vous êtes ensorcelé et vous n'y pouvez pas grand-chose. Ce hit en puissance résume à la fois la teneur de Nexus Polaris et les raisons pour lesquelles il est un skeud d'anthologie : guitares virtuoses, mélodies de feu, démence des structures, cris malsains doublés de chant lyrique qui donnent à l'ambiance des airs d'opéra apocalyptique sur fond de futurisme (merci Sara Jezebel, sur tous les fronts à l'époque), claviers jouissifs, fûts qui auraient fait perdre son fute à Charles Martel (t'as le bonjour de Hellhammer), surprises, trouvailles, idées de ouf à gogo (tic de langage millenials + expression désuète de 86, antithèse ou ouverture vers un nouvel avenir ? Vous avez 44 minutes, la touche Skip est interdite). 
 
Cette semaine, l'invité de la rubrique Trop du Culte est exceptionnel à plus d'un titre : il n'est pas le petit jeune bourré de talent qui se fait éconduire pour manque d'expérience et de piston potentiel, il est le petit jeune bourré de talent dont la brillance n'échappe pas à ses pairs et même au public. 
En tous cas dans son pays natal (la Norvège) où il a cartonné (le premier Grammy Award de l'histoire récompensant le meilleur groupe de hard rock de l'année est tombé dans sa bourriche !), en Allemagne (adoubé par Nuclear Blast, si je ressors mes vieux mags j'ai de grandes chances d'y trouver des pubs en pleine page) et probablement dans d'autres pays traditionnellement ouverts aux musiques alternatives, comme l'Angleterre par exemple. Dans l'Hexagone, on était trop occupé à se passer Manau, Louise Attaque, la BO de Titanic et "I Will Survive" de Gloria Gaynor (à partir de juillet) en boucle et les jeunes en colère non conscients des bienfaits de la vpc devaient se contenter des compils Reservoir Rock (pas mauvaises au demeurant, loin de là) générées par les médias ayant pignon sur rue, Fun Radio en tête.
 
"Sulphur Feast", donc. Un monument au titre absolument parfait car alliant ce qui s'avère peut-être les plus belles qualités de ce LP : l'aspect "festin" ("Vous reprendrez bien huit fois de l'orgie de riffs et de l'épanchement de scie novi, en français, de la guitare avant-gardiste") et le côté "Bah qu'est-ce qu'y a, je sens le soufre ou quoi ?" pour le caractère destructeur d'à peu près tout ce qui est mis en place au cours de trois des plus beaux quarts d'heure que le XXème siècle ait connu en matière de parade de metal déraisonnable.
 
Encore merci à Hard'N Heavy qui m'a introduit à ce monstre sacré, qui lui-même m'a ouvert les portes du Vlà Lala ("Paradis" en Teletubby, cette review est un concentré d'étymologie). Les sept autres dômes découverts m'ont ensuite complètement achevé. Des albums qui détiennent un pur joyau mais qui l'entourent de balais à chiotte, le monde en est plein. Ceux qui mettent d'abord une chanson magnifique en avant et qui parviennent à lui procurer des camarades de jeu aussi doués qu'elle sont beaucoup plus rares. Heureusement, en même temps, la liste de disques cultes à encenser serait sans fin et perdrait tout son sens et sa saveur. Ici, chaque piste comporte (au moins) un immense moment de bravoure, d'élégance, d'inventivité, un passage qui met tout le monde d'accord et vous laisse bouche bée, que vous soyez ou non rompu à l'exercice de la découverte d'ovnis métalliques de tous poils. Les huit intros, à elles seules, appartiennent à la postérité. La marque des très grands, vous dis-je, comme le Theli de Therion ou le Deviate de Kill II This. Rien à jeter, le cerveau marqué au fer rouge. D'ailleurs, un autre monstre, comptant dans ses rangs Nagash ainsi qu'Astennu (clavier), a engendré quelques mois avant Nexus Polaris une pièce de même profil : vous aurez reconnu Dimmu Borgir et son Enthrone Darkness Triumphant (Aaaah, "In Death's Embrace"...)

Ruez-vous sur "The Last Of Dragons" ou "Chariots Of Thunder" : si votre tête ne se décroche pas au bout de dix secondes, changez les piles de votre sonotone. Ces gars-là avaient un truc en plus, et le pire, c'est qu'ils ont remis le couvert sur leur sortie suivante, Animatronic, dans un style à la fois beaucoup plus indus et tout aussi déjanté et jouissif. Nul doute que ce deuxième alien finira un jour sa course dans cette même rubrique, étant trop bon pour être passé sous l'éteignoir. En attendant, nous disposons encore de deux pistes à explorer pour égayer nos journées pluvieuses : le premier jet In Times Before The Light (1997, black plus traditionnel avec notamment l'énorme "The Chasm" popularisé par le sampler Metal Explosion -le fabuleux n°4- de Metallian, le disque a bénéficié d'un lifting en 2002 puis en 2007, alors que le groupe avait été rebaptisé The Kovenant juste après NP), et le dernier effort en date, SETI, a priori dans la lignée d'Animatronic (je n'ai pas posé les oreilles dessus depuis des lustres). Ceci dit, inutile de vous aventurer vers d'autres cds tant que vous n'avez pas franchi l'étape suivante : vous repasser Nexus Polaris en boucle afin d'être gravement contaminé ! C'est incurable, vous verrez, mais à aucun moment vous ne chercherez à guérir, de quelque manière que ce soit.
 
Syl Alba
 
 
Covenant, The Kovenant, Jean-Claude Convenant, on s'en fout, l'essentiel c'est d'aller glaner les infos et de se bourrer l'album dans les esgourdes, d'une façon ou d'une autre.

 
 
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