Start Of The End - Best Of The End (2018)

2018/Autoproduction

Rappel. Start Of The End. Escadron de dingos cambraisiens (mention spéciale à Miguel, le frontman, mais peut-être n'est-il que la partie émergée de l'iceberg !) responsable d'un fabuleux Have A Good Day il y a dix ans, fort complimenté sur Albacore l'an dernier. Un patchwork de styles extrêmes hyper catchy avec une dose de folie ostensible et un chant complètement possédé oscillant entre le death, le grindcore et le goret émasculé. Du tout bon donc. Ah oui, on a oublié les thèmes (et le merch) provocateur à souhait ("Guy George is my father") et les prestations scéniques à la hauteur de la schizophrénie et du fun ambiants du disque.

Quid du cru 2019 ? Humm. Un coup d'oeil à la pochette, suggestive, hilarante et unique (mais SOTE est unique) suffit pour déduire que les Nordistes n'ont pas mis de l'eau dans leur vin et n'arrondissent pas les angles ("Why Pedophiles Don't Use Condoms" sur fond religieux, bon, la messe est dite, sans jeu de mots malvenu. Ah si, on peut ici ? Ok, je note). Pardon, je précise, la cover est unique oui, mais vous pouvez en choisir trois autres, du même tonneau. 

Musicalement, les variantes death plombé des familles/deathcore/riffs thrashy sont toujours de mise, ça envoie toujours la dose réglementaire, le chant halluciné, tantôt aboyé, tantôt hurlé, tantôt tiré des bas-fonds des catacombes, reste lui toujours en vigueur. Ça joue toujours tight, les plans sont judicieux et le son s'avère une nouvelle fois à la hauteur.

Peut-être pourrions-nous estimer que les troubles mentaux paraissent s'être un chouia apaisés, avec l'âge peut-être, mais ne donnons pas de faux espoirs : les gaillards ne sont pas nets et ça continue de s'entendre.

N'oublions pas que ça tape aussi dans le grind et le hardcore, deux genres réputés pour leur intransigeance vis-à-vis des appels du pied émanant des sphères mainstream et pour leur côté frondeur, marginal. Ce n'est en rien un hasard si Start Of The End, déjà habitué à manger à tous les râteliers, s'est acoquiné avec ces deux univers (proches dans l'esprit). Nous parlons d'une formation qui, bien que ravie d'arpenter les planches de manière régulière avec divers compagnons d'armes pas non plus venus pour dénicher de la salsepareille, aime faire son bonhomme de chemin dans son coin.

Si vous deviez ne retenir qu'une info, c'est bien celle-ci : encore une fois, les voisins du Zikenstock vous ont sorti une rondelle que vous devez vous procurer (uniquement dispo aux concerts, à vous de vous organiser !) et qui défonce, vraiment. Super cohérente, en marge de tout ce se fait en 2019, folle sans être à l'ouest, bref, indispensable. Vous pourrez choisir l'artwork en fonction du lieu où vous voulez passer le cd, selon qu'il s'agisse de la réunion "Galette des rois" chez Mamie (vous n'êtes pas obligé de rentrer dans les détails) ou le meeting hebdomadaire des marginaux de la Côte d'Opale. Cependant, ne nous leurrons pas, quelle que soit votre décision, Mamie va prendre cher. Contentez-vous d'un bon vieux Matmatah pour la galette, on a encore rien trouvé de mieux. Conseil d'ami.

Syl Alba

Syl, ils me font un peu peur tes copains, mais je veux bien me cambrer, pardon, me pencher sur leur cas