Top Sang 2 - La série des Metal Explosion (Metallian)

Et toi tu l'as le frisson ?

Assembler des Top 100, c'est bien cool, les baptiser Top Sang, c'est marrant et ça mange pas de pain, mais derrière, pour tenter de les analyser un chouia, faut se lever un peu plus tôt. En parlant de pain, j'ai la chance de pouvoir manger le blanc pour l'instant : des heures plus difficiles pointent à l'horizon, mais en attendant, à l'heure d'évoquer la sélection estampillée Metal Explosion, les souvenirs devraient affluer naturellement, et le syndrome de la page blanche s'avérer inexistant (on en reparlera au moment de disséquer les trois Top Sang R.A.G.E. Magazine... Et je ne me suis même pas encore attaqué à mon intégrale de Hard N'Heavy, oups !) Le Top Sang 1 vous présentait une sélection de pavés metal/hardcore des nineties, « petite » liste au goût Best Of Trash prononcé, et la mission n'avait déjà rien eu d'une gageure. Quand on aime, on ne compte pas. A un moment, on ne pourra plus se reposer sur les acquis, mais pour le moment, savourons.

Ah au fait, ce fameux top se trouve ici, dans le même repaire que sa douzaine de confrères existant à ce jour, comme celui concernant les "tubes" metal/hardcore des nineties...

Le sampler Metal Explosion, une mine d'or

Dès les premiers morceaux, on constate la diversité des belligérants (black/death frontal de Decameron, coté plus épique de Thy Serpent, versant symphonique d'Akhenaton...) Argh, qu'est-ce que c'est que cette vidéo supprimée ? Bon, passons, on en verra d'autres. Comme les dernières pistes d'une compil (a fortiori quand elle est composée de cent chansonnettes) sont souvent éludées, jetons d'ores et déjà un œil sur ces malheureux : Dark Tranquillity, Diabolos Rising, Enthroned, Necromantia, si cela vous dit quelque chose c'est normal, ce ne sont pas moins que les quatre formations présentes sur le cultissime sampler précédant l'arrivée de la série des Metal Explosion ! « Devilskin », « Punish My Heaven » bien sûr, c'est-à-dire la meilleure compo de death mélodique à avoir vu le jour pour moi, autant dire que ce petit cd est inoubliable, d'autant que nous l'écoutions avant de partir pour mon tout premier festival (et concert pro, tout simplement), l'inoubliable Hot Steel Festival (SUP Loud Impaled Nazarene et autres joyeusetés, fin 1996). La belle époque.

Transfer est sorti peu de temps avant le Hot Steel Festival, un souvenir impérissable que de l'avoir vu joué sur scène dans la foulée

Après les premières escarmouches citées plus haut, on se rue sur le magnifique : les Frenchies de Kalisia (« Lost Soul », majestueuse pièce de sept minutes, inégalable) et de SUP (« Pain Injection », l'un de mes meilleurs souvenirs du Hot Steel, de ces années-là, l'un de mes morceaux préférés all-time, n'en jetez plus), le magique et ténébreux Tristitia, les fantastiques Therion et leur Theli devant lequel nos seize balais n'ont pas résisté bien longtemps. Altar, Carcariass, Covenant (futurs The Kovenant), on reste dans le sublissime et dans l'irremplaçable (peu d'entre vous diront le contraire, même si faire l'unanimité est plus chiant qu'autre chose). J'en entends par contre qui commencent à murmurer « Il va nous faire les cent ? », aussi vais-je procéder autrement pour la suite.

Une pochette décriée, une musique novatrice adoubée

Soyons chauvins, établissons déjà la liste des groupes franchouillards qui marquent ce top de leur classe (hormis ceux déjà mentionnés) : Misanthrope, Forest Of Souls, Kristendom, Osculum Infame, Anaon, Your Shapeless Beauty, Gothic, Himinbjorg, merde encore une vidéo supprimée –ce n'est pas un nom de groupe, je précise–, Lycosia, Agressor, re-SUP –pratiquement les seuls à être présents deux fois, avec Carcariass et Vintersorg il me semble–, Division Alpha, Symbiosis, Godkiller, Rocking Dildos (origines diverses), Proton Burst, j'en oublie peut-être. Une représentation francophone tellement mastoc qu'elle justifierait que l'on déterre Jacques Panel pour l'étoffer encore.

Les mythiques français ont frappé fort avec Sycamore Grove, à l'instar de leurs collègues Kalisia avec Skies

Nombreux d'entre nous étant nostalgiques de ces années-là, j'embraie (et non pas j'en braie, comme on dit dans le nord, même s'il est autorisé de verser une larmichette) sur les distributeurs officiels de frissons, les propagateurs de tristesse et de mélancolie. Attention, planquez les âmes sensibles, ou au contraire appelez-les en urgence : Orphanage, Within Temptation, Christ Agony, Inner Shrine, Celestial Season aka les Kings du game (qui font leur grand retour doom ces derniers jours, aleluia!), Theatre Of Tragedy, Sentenced, Amorphis, Yearning, On Thorns I Lay, Summoning, Wallachia, Cultus Sanguine –évitez de penser à eux pour animer votre mariage–, Vintersorg ou encore Empyrium... Du beau monde, qui constitue un pan essentiel de nos émois adolescents métalliques...

Une époque chargée d'émotion

Pour terminer et vous laisser quand même la primeur de la découverte, je ne peux omettre quelques gros bras, ultra-directs ou plus groovy, au choix (Krabathor, Six Feet Under, Coercion, Agathocles, A Canorous Quintet, Vermin, Groinchurn, Apophis, Haemorrhage, Devilyn, The Haunted, …), les impérissables goules du metal noir, thrashisantes ou pas (Swordmaster, Lord Belial, Nocturnal Breed, Ewigkeit, Gehenna, Witchery, Adorned Brood, Ophthalamia ou Diabolical Masquerade), les iconoclastes comme Oxyplegatz, Morgoth ou Excidium, les surprises intemporelles comme The Temple, et bien d'autres combos et mouvances. 

Orthodox, un magnifique album de death, aussi brutal que subtil

Je ne comptais pas aborder le sujet mais on me susurre à l'oreille (arrête, ça chatouille !) que ça manque de légendes qui ont traversé les décennies en conservant un gros following... Puisque vous insistez, voilà quelques ultimes bribes d'infos que je peux lâcher, mais après, fermez le ban et faites péter les watts ! Darkthrone, Behemoth, Enslaved, Samael, Nightfall, Edge Of Sanity, Nevermore, Septic Flesh, Pestilence ou encore Gorguts...

Alors ? Convaincus ?

Syl Alba

Made in Holy Records. Traduction : méga-culte !